Montsoreau et Candes, des villages ligériens mitoyens
Parmi les "Plus beaux villages de France" et "Petite cité de caractère", Montsoreau jouxte un autre village classé, Candes-Saint-Martin. Le premier est dans le Maine-et-Loire, l’autre en Indre-et-Loire. Impossible de choisir !
Nous décidons donc de visiter les deux grâce au dépliant touristique commun, en le combinant avec le circuit patrimoine "Au temps des mariniers de Loire", téléchargeable gratuitement ou en vente à la Maison du Parc (1€).
En suivant Simon, un gamin marinier, nous plongeons à l’époque où le trafic commercial du port était florissant grâce à l’abbaye de Fontevraud voisine. Mon mari, plus sportif, enfourche son VTT pour une boucle de 24 km qui l’emmènera jusqu’à Fontevraud. Les amateurs de cheval peuvent aussi l’emprunter.
La Maison du Parc, une visite incontournable
Nous démarrons la visite à Montsoreau en faisant une étape préalable à la Maison du Parc naturel Loire-Anjou-Touraine. Je souhaite y recueillir des informations sur les randos et les sentiers d’interprétation.
Pendant que l’on me renseigne, mon amie fait ses emplettes dans la boutique, propice aux cadeaux souvenirs qualitatifs.
Nous en profitons pour visiter les expositions temporaires et l’exposition permanente, qui présente la vie de la Loire et de ses habitants au fil des siècles. Dans l'espace fleuve, nous découvrons les techniques de pêche et sentons l'odeur particulière du castor laissée sur les grèves de Loire. Nous traversons un espace boisé plongé dans l'obscurité, où nous nous amusons à chercher les chauves-souris cachées dans les troglodytes. De retour aux temps modernes, des installations nous interrogent sur les paysages d'aujourd'hui. Très interactive, tous nos sens sont en éveil dans cette exposition qui redonne vie aux paysages d'hier et d'aujourd'hui.
Celle qui est proposée à l’extérieur a pour cadre un jardin fleuri avec vue sur l’église Saint-Pierre-de-Rest, où nous allons jeter un coup d’œil. Un drôle de nom lié au hameau de Rest, qui désignait un filet de pêche.
Un château les pieds dans l'eau
Nous regagnons les quais par la place du Mail, après avoir avalé un café en terrasse. Enchantés par les lieux, nous nous promettons de revenir un jour pour les célèbres "Puces de Montsoreau", qui ont lieu sur les quais le 2ème dimanche de chaque mois.
Nous longeons le fleuve puis montons dans l’ancienne ville close par la rue du Port-au-Vin. Nous nous dirigeons vers le château, une ancienne forteresse médiévale construite au 15e siècle. Si sa façade s’avère un peu austère côté Loire, nous admirons de l’autre côté sa cour d’honneur au décor raffiné et son spectaculaire escalier Renaissance.
Sur la place des Diligences, les halles ont été transformées en jeu de boule de fort.
Un coup d’œil sur le fleuve et sur la montre : mon mari doit avoir l’estomac dans les talons ! Il est temps de le retrouver sur le quai pour déjeuner dans une crêperie que nous avons repérée, La Dentellière.
Ruelles fleuries et vues imprenables sur la Loire
Après le déjeuner, nous poursuivons notre ascension des ruelles fleuries du coteau. Nous grimpons l’escalier au nom énigmatique de "Montée du Trépas des trois abbés", dont l’origine est expliquée sur un panneau.
Au croisement de la ruelle Françoise de Maridor et de la ruelle Bussy d’Amboise, la plaque "musse des amants" symbolise l’intrigue amoureuse entre ces deux personnages : la fameuse Dame de Montsoreau et le gouverneur d’Anjou mis en scène par Alexandre Dumas père, dans son célèbre roman. Si l’auteur a pris quelques libertés avec la réalité historique, Bussy d'Amboise tenta bien de séduire la belle dame de Montsoreau ! Ici, la vue sur la Loire est saisissante...
Nous continuons à monter la ruelle où s’épanouissent de nombreux rosiers. N’oubliez pas de vous retourner pour profiter de beaux panoramas sur les toits du village, le château et le fleuve. Un vrai décor de cinéma !
Candes-Saint-Martin, un village typique des bords de Loire
Le circuit nous mène ensuite au village voisin de Candes-Saint-Martin, connu pour être la patrie de saint Martin, évêque de Tours : la légende dit qu’il coupa son manteau en deux afin de le partager avec un déshérité. À sa mort, en novembre 397, à l’emplacement même de l’actuelle collégiale, la légende raconte que sa précieuse dépouille fut envoyée en barque jusqu’à Tours : les buissons des bords de Loire se mirent à reverdir et les oiseaux à chanter… Un redoux célébré aujourd’hui sous le nom d’"été de la saint Martin".
La collégiale Saint-Martin, une imposante église à flanc de coteau
Construite aux 12e et 13e siècles, la collégiale Saint-Martin est l’une des rares églises fortifiées de Touraine. Son architecture atypique serait d’inspiration à la fois romane et gothique angevin.
Elle est surtout connue pour son célèbre porche ouvert (l’entrée principale) et son statuaire remarquable.
Candes est dérivé du celte "condate" (confluence). C’est cet emplacement unique, à la jonction de la Vienne et de la Loire, qui donne à ce village un charme et une beauté incomparables, vu de l’intérieur comme de l’extérieur !
Panorama sur la confluence et ruelles pittoresques
Bien échauffés dans les ruelles de Montsoreau, nous ne sommes plus à une montée près et grimpons sur le coteau pour jouir du panorama promis en bas !
Nous explorons ensuite les ruelles pittoresques et les passages qui descendent vers les rives, bordés d’opulentes roses trémières.
Plusieurs artisans d’art sont installés à Candes-Saint-Martin. Nous entrons dans une jolie joaillerie, puis dans l'atelier du maître-parfumeur Nicolas de Barry, qui reconstitue des parfums historiques. Mouillettes en mains, mon amie et moi comparons avec amusement les parfums de George Sand, de la Reine Margot, de Nostradamus et de Louis XV ! Nous gardons en tête l’idée d’y faire un atelier d’initiation à la haute parfumerie.
Douces lumières à la confluence
Nous gagnons les bords de Loire. La batellerie fut l'activité essentielle du village jusqu’à la moitié du 19e siècle. Une croisière en toue cabanée avec le Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement (CPIE) est donc hautement recommandée ! Les guides passionnés font découvrir avec sensibilité, les paysages ligériens, la faune et la flore, la vie sur les bords de Loire...
J’ai aussi le souvenir vibrant d’un dîner et d’une nuit sur le coche d’eau l’Amarante : la vue sur la confluence au soleil couchant comme au lever du jour est un enchantement !
La lumière décline justement, et c’est de l’autre côté du pont qui traverse la Vienne, après le port de Candes, que j’entraîne mon mari et mon amie pour qu’ils voient le soleil disparaître dans la Loire. Les couleurs changeantes sont envoûtantes...
Depuis un banc de sable réchauffé par le soleil, nous profitons de ses derniers rayons pour contempler Candes, blotti contre son coteau. Pourvu qu’un castor montre le bout de son nez !