Balade à Gizeux©Catherine Levesque pour idées séjours

Nature, baignade et patrimoine autour du château de Gizeux

De peur que ce dimanche caniculaire ne tourne au calvaire, nous embarquons nos ados au frais. Après une plongée dans l’histoire du château de Gizeux, c’est dans les eaux claires de la base de loisirs de Hommes que nous nous rafraîchirons avant de finir la journée en forêt à l’affût !

Gizeux, un grand château à la campagne

Un peu de culture avant la nature ! Nous consacrons notre matinée à la visite guidée (sans supplément) du château de Gizeux, la plus grande demeure habitée en Touraine angevine. La bâtisse en impose ! Thomas, notre jeune guide érudit, nous explique que le logis en U, typique de la Renaissance, a été ajouté par la famille du Bellay au 16e siècle à l’aile médiévale du 14e, qui ne se visite pas. Les communs, eux, datent du 18e. La tour visible à l’entrée avait une fonction défensive.

 

Des peintures murales remarquables

Nous commençons la visite par le 1er étage, où se trouvent les grands salons de réception. Le château de Gizeux est réputé pour ses galeries de peintures murales exceptionnelles. Nous sommes saisis par leur beauté ! La galerie François Ier a été entièrement peinte par des artistes italiens en 1606 sur la volonté de la princesse Marie d'Yvetot, épouse de Martin du Bellay. Elle désirait y retrouver les fastes et ornements de sa cour.

Sont représentées des scènes de la mythologie, des bouquets de fleurs… parfaitement conservés dans leurs couleurs d’origine : ces peintures furent préservées par une couche de torchis durant la Révolution grâce aux habitants du village et redécouvertes fortuitement au 19e quand la toupie d’un enfant brisa le torchis, mettant au jour les boiseries ! Dans le vestibule, nous admirons la plus ancienne représentation du château de Gizeux.

Galerie François 1er
Galerie François 1er

La galerie des châteaux, trésor de Gizeux

Puis nous découvrons le faste de la galerie des châteaux, réalisée dans les années 1680-1685 par une école de peinture à la demande de la propriétaire de l’époque. Un maître et ses élèves ont représenté sur les 400 m² de murs les plus grands châteaux royaux, tous restaurés récemment.

Mais ce qui est amusant quand on les regarde attentivement, nous explique le guide, c’est que toutes les peintures n’ont pas le même degré de perfection selon le niveau des élèves, qui avaient entre 10 et 20 ans. Ainsi, le château de Chambord s’apparente à un cahier de brouillon en deux dimensions ! Alors que l’on remarque plus de profondeur dans la peinture du château de Vincennes. La vue cavalière de Versailles, quant à elle, révèle une excellente maîtrise.

Représentation du château de Chambord
Représentation du château de Chambord

 

Représentation du château de Vincennes
Représentation du château de Vincennes
Représentation du château de Versailles
Représentation du château de Versailles

 

Des salons à la cuisine : dans l’intimité du château

Nous pénétrons ensuite dans les trois grands salons du 18e siècle, dont les meubles sont classés Monuments Historiques. Dans le salon des Dames, le guide nous fait remarquer des fauteuils de taille réduite, qui sont en fait des chefs-d’œuvre de menuisiers.

La salle à manger est encore utilisée par la famille de Laffon, qui habite le château. En activité jusqu’en 1973, la vieille cuisine nous enchante avec sa belle collection de cuivres et de coiffes angevines et ou tourangelles. On y trouve des objets aussi incongrus qu’une turbotière (pour cuire un turbot !), une chaufferette ou un gaufrier en fonte !

 

Cuisines du château
Cuisines du château

Nous apprécions ensuite la fraîcheur des caves, qui courent sur toute la longueur du château : le guide nous indique l’entrée d’un tunnel de 2 km qui allait jusqu’à l’église de Continvoir pour s’y réfugier en cas d’attaque !

Nichée dans un jardin discret, la chapelle abrite un cuir de Cordoue du 16e siècle et des vitraux du 19e réalisés par le grand maître-verrier tourangeau Lobin.

L’Orangerie abrite désormais un salon de thé et une boutique où nous achetons quelques bouteilles de bourgueil et de saint-nicolas-de-bourgueil bio. Avis aux gourmands, l’été, la visite de fin de matinée est suivie d’une dégustation dans les caves du château ! Pendant ce temps, les ados se détendent sur la grande terrasse des jeux !
 

Grande terrasse des jeux
Grande terrasse des jeux

Nous terminons la visite par les écuries où sont exposées d’anciennes calèches. En sortant, nous apprenons en nous amusant sur le sentier d’interprétation de 4 km « L’arbre, des racines à la cime ». L’une des dix stations nous invite à observer avec un astucieux système les loges de pics creusées dans les beaux platanes de 200 ans qui bordent l’allée qui mène au château.

L’église de Gizeux et ses orants en marbre blanc

Nous retrouvons avec bonheur de la fraîcheur dans l’église de Gizeux, édifiée en 1630 par les du Bellay. Les tombeaux de cette famille sont surmontés de superbes orants de marbre blanc, insoupçonnables pour le promeneur de passage.

Ces statues funéraires du 17e siècle représentent une personne en prière, à genoux et les mains jointes, et sont signées du sculpteur tourangeau Guillain de Cambrai. Les vitraux proviennent quant à eux de l'atelier des Lobin, maîtres verriers de Tours.

Joutes aquatiques à la base de loisirs d’Hommes

Il est temps d’aller plonger une tête ! En un quart d’heure en voiture, nous voici sur la base de loisirs d’Hommes. Il y a une guinguette où nous pourrons déjeuner avant la baignade.

Situé dans d'anciennes carrières de faluns à 35 km de Tours, le lac d'Hommes est aménagé pour la baignade dans un grand espace naturel et dans une eau claire, en toute sécurité (la baignade est surveillée l'été).

Pendant que les ados s’éclatent au parc aquatique, nous finissons notre repas autour d’un café avec vue sur le plan d'eau. Il y a beaucoup de monde autour des barbecues et des tables de pique-nique, mais l’espace est suffisamment grand pour profiter de petits coins de quiétude dans la verdure. Certains y pratiquent le pédalo, la pêche, d’autres optent pour un baptême de plongée ou font du vélo autour du plan d'eau…

Direction le lac de Rillé

Notre après-midi bucolique et aquatique se poursuit autour du lac de Rillé, à 10 min en voiture. Pour varier les plaisirs, on peut y tester un parcours dans les arbres ou s’essayer au paddle dans un site naturel qui accueille par ailleurs beaucoup d’oiseaux. Mon mari ornithologue pourra aussi se dégourdir les jumelles de l’autre côté de la digue.

Pour l’heure, c’est l’effervescence à la gare, où de nombreuses personnes attendent le fameux train à vapeur de Rillé. La ligne serpente le long du lac. Des wagons et des locomotives d'époque ont été restaurés par les bénévoles d’une association. Mon mari ne peut s’empêcher de jeter un œil au dépôt !

Un haut lieu de l’ornithologie avec plus de 200 espèces d’oiseaux

À proximité, les rives de cette extrémité du lac sont particulièrement belles. C’est ici que se jette le Lathan, la rivière qui alimente cette vaste retenue d’eau. Nous traversons le lac par la digue pour rejoindre l’observatoire ornithologique de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Sur le sentier de découverte, des panneaux ludiques sont installés pour apprendre à connaître la faune et la flore de ce site Natura 2000 tout en s’amusant !

Rives du lac de Rillé
Rives du lac de Rillé

Nous traversons la phragmitaie avec des allures de pionniers et grimpons dans l’observatoire. La vue est splendide sur le lac (c’est le plus grand plan d’eau intérieur du Centre-Ouest) et la roselière, mais nous observons peu d’oiseaux en cette fin d’après-midi encore chaude.

C’est l’hiver, nous confie un habitué, zoom au cou, que les grèbes, les oies et les canards se montrent les plus nombreux. À l’automne, le lac se vide progressivement, libérant des vasières propices aux limicoles (vanneaux, pluviers, chevaliers, bécassines, bécasseaux…). Plus de 200 espèces y ont ainsi été observées !

Jeunes renards et vieux châtaigniers dans les bois de Continvoir

Nous décidons de mettre à profit la soirée qui s’annonce belle avec une petite randonnée dans les bois de Continvoir. Nous faisons au préalable un crochet par le cimetière, qui présente quelques sépultures singulières de gens du voyage, protégées par d’inhabituelles verrières. Leur présence est due à la sédentarisation d'une grande famille dont l’un des membres fut détenu dans le camp de concentration de la Moreillerie, à la limite de Continvoir. De nombreux objets, parfois saugrenus, ornent les pierres tombales. Veillez à respecter le silence des lieux.

Nous nous enfonçons dans les bois alors que le soleil décline. Nous remarquons en chemin des châtaigniers d’âge vénérable. Quand soudain une certaine agitation stoppe notre avancée sur le chemin. Nos jumelles révèlent la présence de trois jeunes renards tout occupés à jouer et à se mordiller (désolée pour l’image, qui fera sourire mes amis photographes animaliers !).

Notre présence discrète les indiffère et nous profitons de ce sympathique spectacle pendant un quart d’heure. Avant de nous résoudre à saluer cette riche et belle journée dans la lumière du soleil couchant.

Se loger autour...

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Gîte d'étape ou de groupe
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Chambre d'hôtes

Se restaurer autour...

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