L’Unesco a établi une liste de biens porteurs d’une "valeur universelle exceptionnelle" dans le monde entier. Leur perte serait considérée comme irremplaçable pour la mémoire collective de l’humanité.
Le Val de Loire, entre Sully-sur-Loire dans le Loiret et Chalonnes-sur-Loire dans le Maine-et-Loire, a été inscrit sur cette liste au titre des paysages culturels évolutifs et vivants.
La Loire est le seul fleuve d’Europe occidentale qui n’a jamais été canalisé, ce qui lui vaut encore la dénomination de "dernier fleuve sauvage". Pourtant, depuis le Moyen-âge, la main de l’homme a façonné les paysages. Le Val de Loire est une œuvre conjuguée des Hommes et de la nature.
Toutes les époques, celles des abbayes, des châteaux et des villes, ont contribué à l’élaboration lente et continue du paysage ligérien. Quatre éléments permettent de mesurer la permanence d’activités humaines menées en lien avec cet environnement fluvial : l’eau, la pierre, la vigne et le jardin.
L’histoire d’un savoir-faire avec le fleuve
Le fleuve, source de fortunes comme de désastres, a façonné les paysages mais aussi « son » peuple - mariniers, pêcheurs, cultivateurs, citadins, aristocrates… Tous en partagent les craintes et les bienfaits, et chacun a sa façon de vivre avec le fleuve.
Les grandes levées, remparts édifiés contre la crue pour protéger les populations, ont permis l’exploitation de terres fertilisées. Les ports, duits, épis et autres ouvrages ont facilité la navigation.
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, le commerce et le trafic fluvial ont fait de la Loire la voie de communication la plus importante du royaume de France.
Un bâti issu du sous-sol ligérien
La pierre, ardoise et tuffeau principalement, s’inscrit comme un lien tout au long du Val.
Pour l’habitat troglodytique comme les demeures de prestige, la proximité avec le matériau et son transport incessant ont permis une constance dans la mise en œuvre et la transmission des savoir-faire.
Pierres de taille, corniches, moulures, pilastres, chapiteaux et décors de tous styles, ornent la maison ordinaire comme le château.
Des générations de culture et d’art de vivre
La culture de la vigne, d’origine gallo-romaine, a modelé à grande échelle les paysages ligériens et garanti leur préservation. Le produit fini, élaboré avec force main d’œuvre, de la taille à la vinification, est présent dans l’esprit et les pratiques populaires et aristocratiques.
Le vin s’accommode des caves en roc, un peu fraiches pour la vinification mais propices à la longue garde. Son commerce est un exercice qui relève de la ville, lieu d’échanges. Il a représenté une part notable du trafic sur le fleuve.
Jardin de la France ou à la française
Le Val de Loire, lieu de naissance du jardin à la française est aussi connu pour être « le jardin de la France ». La société du Val de Loire, citadine ou paysanne, témoigne depuis des siècles de son intérêt pour le jardin : du modeste carré d’abord utilitaire à l’époque médiévale au plus imposant palais de plein-air importé d’Italie, de l’exploitation maraîchère et horticole du lit du fleuve aux jardins ouvriers. Ce fut ici plus précoce et plus réfléchi qu'ailleurs.
Le Val de Loire œuvre encore aujourd’hui au renouveau des jardins.
Le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine contribue à la gestion et la valorisation du Val de Loire inscrit sur la Liste du patrimoine mondial comme paysage culturel. Il témoigne des interactions entre les hommes et le fleuve sur deux mille ans d’histoire. Il est remarquable pour la qualité de son patrimoine architectural, ses villes historiques et pour ses châteaux de renommée mondiale.